Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
VARIATIONS DE REFLETS RAOUL DUFY
SUR UN PORT POEME
Entre port et le large Raoul Dufy discret
c'est le juste milieu et doux aquarelliste
c'est là que se tient Dieu
pour surveiller les anges au regard un peu triste
mais un regard qui crée
Traverser le port des coloris intenses
pour le déjeuner dans des formes de rêves
c'est partir à bord
d'un voilier au vent la joie est une brève
qui appareille en couleur de l'existence
Méditerranée
"Joli ! Joli ! Joli ! Auprès de lui Matisse
Il est beau l'aïoli !" une forte bâtisse
Sur un trottoir du port quand Dufy lui n'est qu'une
un restau baisse un store roulotte sous la lune
c'est la voile qu'on hisse
le gréement grince fort
et sur la mer on glisse Né d'un paysage normand
il se fait artiste à Montmartre
Un phare c'est le I et peintre au sud évidemment
du mot Imaginaire Martigues Marseille L'Estaque
et de son doigt précis
il écrit dans les airs Il touche la mer l'océan
à Deauville le Cargo blanc
Le soleil frappe un bateau au Havre Plage et Estacade
et le désigne au départ à Nice Jetée Promenade
pour des rivages plus beaux la Jetée de Honfleur
sous des lumières plus rares le Filet du Pêcheur
des Bateaux dans le Port
Musique du Brésil de Marseille sans hâte
en soirée sur le port d'autres dans des Régates
et nous voguons à bord toutes Voiles dehors
vers le plus doux exil
Affiches à Trouville
A deux marches de l'eau ces affiches "qui chantent
sur le rebord du quai tout haut" sur tous les airs
quelque chose de gai pavoisent et enchantent
flotte autour des bateaux les regards qui défilent
"Voilà la poésie
Ecoutez bla bli bla ce matin" comme écrit
les bateaux qui échangent le mage Apollinaire
leurs rêves de là-bas
où ils iront dimanche
A Nice il épouse
Avant que l'eau ne bouge la Grande Baigneuse
avant que les humains
n'arrivent nus et rouges au grand bain de sa vie
le port rêve aux lointains c'est elle l'Eugénie
Va te baigner le matin puis pour l'ami Apollinaire
sur la longue plage vide il grave une édition entière
et sur l'eau pas une ride de Bestiaire
vois si le ciel tu n'atteins
Un escalier descend Avec un couturier de mode
à la mer sous les pins il crée des motifs pour tissus
là-haut le Phare peint pour des tentures pour des robes
le ciel d'un bleu puissant pour des étoffes des soieries
et pour de la tapisserie
La tombe de Dufy décors costumes de théâtre
dans les cyprès les cistes de tous ses dessins sont issus
semble un tableau qu'il fit animaux oiseaux fleurs naïades
un soir qu'il était triste en cascades
*
Pour lui la lumière électrique
à la vie là serait une Fée excentrique
à l'Expo lors il imagine
Deux corps sur un lit blanc une immense fresque éclatée
posés sur les côtés
et les rideaux tremblants "Soirs de Paris ivres du gin
après-midi d'été flambant de l'électricité"
comme écrivait Apollinaire
Les deux volets à l'ancre plus de vingt années en arrière
oscillent doucement
sous la brise il leur manque
la mer pour élément
Toutes ses couleurs vivent
Dans l'herbe pique-nique débordent les contours
comme deux vieux beatniks
au plus loin de la foule dans leurs mouvements pour
comme deux babas cools que toute joie s'ensuive
Le temps des mèches folles "Toute la joie
et des cheveux trop longs qui est en moi !"
s'en est allé selon
les feuilles qui s'envolent La fête la merveille
là sont représentées
Un corbeau ce matin
noircit le paysage dans la simplicité
et son cri au passage qui touche à l'essentiel
grince comme un destin
Et maintenant des traces Dufy c'est la légèreté
dans le ciel de pas blancs la couleur d'un matin d'été
comme un mouvement lent
vers les choses qui passent Dufy c'est un défi de plume
une aquarelle qui s'allume
Un vieux marche à peine
un jeune court vite et la vie devient plus légère
c'est une des scènes toutes les choses les gens dansent
à laquelle invite
le jardin public et tout le monde se fiance
la vie à la suite à la plus subtile lumière
Ecrit l'été 2021 sauf la dernière strophe Dufy
écrite en 2013 pour l'Exposition Dufy au Musée Ziem de Martigues
(Marseille-Provence capitale européenne de la culture),
voir illustration
Dit aussi en 2014 au Musée des Beaux-Arts Jules Chéret de Nice
(Nuit des Musées)
L'EXTREME ETE
Un jardin enclos tapis de verdure parfums et senteurs
accueille les gens ornements de feuilles se font caressants
dans un vert halo toute la nature vous vous roulez dans
aux airs engageants vous caresse l'oeil un panier de fleurs
sur l'herbe on s'étend
sur un arbre on grimpe
serait-ce l'Olympe
éternel printemps ?
*
Quel est ce vieillard blanc La lune est un bijou Le resto a fermé
que je vois au miroir ? sur écrin de velours jusqu'à l'été suivant
je suis jeune au dedans dans le ciel et sa joue ne passe que le vent
je ne veux pas y croire frôle tout alentour au lieu qu'on a aimé
C'est l'heure d'hiver
en automne
c'est les matins noirs
qui étonnent
les foules du soir
qui frissonnent
c'est le temps qu'on perd écrit en 2022