Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
C'est vivre
du jour où tu m'es sensible
C'est vivre
quans je te parle quand je te caresse
C'est vivre
à nous répandre l'un à l'autre
C'est vivre
à n'être qu'une chair unique
la langue et les mains pour nous lier
la peau pour frissonner
tout un corps pour nous aimer
et des yeux pour que ce soit évident
C'est vivre
à mêler nos bras et nos rires
C'est vivre
à nous élancer ensemble
au soleil au sable
aux lueurs de la mer
sur les sentiers sur les routes
jusqu'à notre corps amoureux
C'est vivre
quand nous voulons nous éterniser
Nous sommes de soleil pour brûler
nous sommes de sable pour nous étendre
nous sommes de sel pour nous goûter
et de chair pour nous aimer
J'imagine
à ses pas tant de chemin
à sa bouche tant de mots
à ses lèvres tant de baisers
à ses mains tant de caresses
à sa peau tant de frissons
à ses yeux mon visage
à son coeur notre vie
Il y avait place pour nous
pour nous deux
il y avait place sous chaque ciel bleu
dans chaque rue au soleil à chaque rire
à chaque feuille et à chaque matin
il y avait place pour nous
pour nous deux
à chaque miroir et aux yeux de la foule
aux nouveaux enfants et aux premiers amants
à ceux qui s'ignorent et à ceux qui s'aiment
qui vit à plaisir et qui vit à douleur
il y avait place pour nous
pour nous deux
Il y a un vaste mouvement comme une marée qui vient et se retire laissant un homme nu
Lorsque l'homme est avec une femme qui recouvre la terre comme une mer
l'homme fait ce qu'il veut l'homme est maître du monde l'homme change le monde
et lorsque la marée se retire et que l'homme reste seul sur une grève immense
l'homme ne peut plus rien faire le monde est maître de l'homme et sur le sable
il ne reste que quelques coquillages où écouter la rumeur de paroles anciennes
et s'il veut être heureux l'homme se conforme au monde tel qu'il est
il se promène il se mêle à mille choses il danse sur la crête des dunes il dit ou chante mille folies
et il attend la marée
Une femme au long des rues venait
elle avait toute sa raison
elle avançait toutes voiles déployées
elle avait la brise sur les tempes
une femme inconnue était devant mes yeux
elle évoluait comme seule
elle allait elle venait elle bougeait elle parlait
à des gens aux figures floues
le matin agitait ses feuilles fraîches
elle avait fait une clairière
où elle vivait là au milieu des platanes
une femme au long des rues était venue
je n'avais plus toute ma raison
elle était arrivée toutes voiles dehors
je ne quitte plus son sillage
Et je regardais les nuages
qui filaient par dessus la crique
je voyais comme ils passent vite
ainsi que l'amour et que l'âge
... /...
Ecrit
entre 1967 et 1972
à travers le Sud: la côte catalane, Marseille et la côte provençale, Aix-en-Provence, la côte portugaise du Minho
Dit
en partie pour la première fois en 2013
sur l'île du Frioul, lors des concerts poétiques de "La Mer parle", sous le titre "Mes Inéditerranées", avec le Duo de musique indienne Saaj; avec l'oud et le chant de Fauve; avec le guitariste Rémi Charmasson,
à Nice en 2014 au Musée des Beaux-Arts et en 2017 au Musée Matisse, avec les flûtes de Gilles Patrat,
diffusé sous forme de livrets à ces occasions
Illustré
à la fin par un concert-promenade sur l'île du Frioul en compagnie du guitariste Rémi Charmasson