Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
.../... Ma vie est une fantaisie
je ne fais rien de ce qu'il faut
mon coeur est vrai mes gestes faux
comme en amour en poésie
ma vie descend sur une pente
ivre de thym et de fenouil
puis le temps que je me repente
déjà mon coeur je m'agenouille
à la beauté puis je me dresse
le ciel est bleu comme un bonheur
je suis le vent ce fredonneur
il y a dans l'herbe la tendresse
ma vie est une fantaisie
je ne fais rien de ce que dois
les cheveux filent de mes doigts
comme en amour en poésie
ETE
Il y a les pommes et les fruits
comme des coques d'abondance
il y a les jours il y a les nuits
où ils se baignent et ils dansent
il y a les couleurs les chemises
comme sur un fil à sécher
et les paroles sont permises
pour mordre comme pour lécher
il y a les poings les mains ouvertes
il y a les bras nus et les veines
et si les dents sont découvertes
il y a les joies il y a les peines
il y a la mer et les galets
et les pieds nus et l'eau si fraîche
il y a la nuit et les volets
et les mains qui défont les mèches
J'avais le visage haut la lueur au front
les nuages filaient au-dessus de ma tête
j'avais les pieds fermes dans le sable
mes paumes étaient claires
j'étais complice à tous les rires
je saluais des visages innombrables
J'avais le corps ferme au climat
mon sourire était prompt
mes mains allaient aux épaules
je me perdais dans tous les yeux
j'avais des vitres pour cloisons
toutes les routes étaient ouvertes
Je mettais une fleur jaune à mon tricot
et j'entrais partout
Il est fort possible que je ne puisse un jour plus respirer le même air
Il est fort possible que je finisse un jour par ne plus rien attendre c'est à dire à tout espérer
et que je me décide enfin à vivre comme si je n'étais sur terre que pour cela
je prendrais alors le premier souffle qui passe
j'aurais alors sans doute ou c'est une image toujours quelques longs nuages qui filent au-dessus de ma tête
et j'aurais tant de choses encore à voir et d'humains à rencontrer
et tant de gestes à partager avec les hommes avec les femmes
et tant de choses à se dire dans toutes les langues
Il est fort possible que je veuille mêler ma peau à tous les sels marins et toutes les vagues
il est fort possible que je veuille mêler mes yeux à tous les visages
mes paroles à d'autres paroles mes sourires à d'autres sourires
et mes rires aux rires de ceux qui connaissent le malheur et rient fort pour s'écouter heureux
parce que se mêler à ce qui vit au monde est la seule façon de vivre
Je dis adieu à ma jeunesse
et cet adieu m'est déchirant
il n'y aura rien qui renaisse
de moi ma vie ni mes parents
je partirai mains dans les poches
me promener sous le ciel gris
tu seras seul rien ne t'est proche
sinon les vers que tu écris.
Ecrit
entre 1967 et 1972
à travers le Sud: la côte catalane, Marseille et la côte provençale, Aix-en-Provence, la côte portugaise du Minho
Dit
en partie pour la première fois en 2013
sur l'île du Frioul lors des concerts poétiques de "La Mer parle", sous le titre "Mes Inéditerranées", avec le duo de musique indienne Saaj; avec l'oud et le chant de Fauve; avec le guitariste Rémi Charmasson
diffusé sous forme de livrets à ces occasions
Illustré
à la fin par un concert-promenade sur l'île du Frioul en compagnie du guitariste Rémi Charmasson