Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
Hommes qu'on verse
dans les semaines
brumes humaines
passant des vestes
Au banquet de la vie
vous venez d'arriver Hommes qu'on frôle
vous vous apercevez comme les feuilles
que la faim y sévit hommes au seuil
de tous les hommes
Au banquet de la vie
vous êtes installé Hommes qui s'usent
et vous voyez que les au long des murs
plus gros sont mieux servis dans un murmure
de gris arbustes
Un voisin vous écrase
au banquet de la vie Hommes qu'on creuse
jusqu'à la veine
et vous êtes d'avis hommes qui traînent
de faire table rase .../... des nébuleuses
*
Frère étrange
être-ange
frère que faire Il crée, il croit, il croît,
sur terre et créer est agréable.
que taire Il crée dans la pierre,
dans le grès.
Frère étrange
entre range De gré,
tes mots dans nos tiroirs de force.
et nos miroirs
Il crée dans l'écorce,
entre nos draps dans le sable
et nos bras
la réalité
Frère tu n'es pas de la famille le réel été
étrange
tu es familier .../...
*
Le vent coule dans mes veines
hier le ciel
m'a touché la main
et toutes les couleurs ont hissé les voiles
Tous les visages sont sortis des nuages des feuilles de l'eau
se sont mis à nu
devant moi
depuis j'habite leur sourire
J'ai les pieds dans l'herbe et l'herbe pousse au travers
au loin l'écume est une maison blanche sur la mer
Je suis un arbre Dans un ciel sans limite
sur votre route sous un nuage intime
dans l'éclair le plus vite
qui dit ses fruits sur la plus haute cime
sans raison
et dans l'eau la plus claire
qui fait des signes et la nuit la plus noire
sans comprendre dans le feu la pluie l'air
au fond de la mémoire
Je suis devant dans le vent le plus fou
cheveux au vent le soleil implacable
dans je tu il nous vous
je suis ailleurs et dans le grain de sable
la tête en fleurs
sur la lèvre et le front
et les pas enlacés
dans le coeur incessé
.../... c'est là que nous vivrons
*
Une maison sculptée dans la lumière.
Je loge le temps à travers les volets,
mille visages entre deux portes
J'accueille l'ombre ou la refoule
selon les lois de la tendresse, du désir
et de la certitude.
Tous les pays laissent des signes,
tous mes songes se gravent.
Une idée sur le toit détourne le vent,
le même visage à toutes les fenêtres.
J'enferme l'horizon, j'ouvre les miroirs,
j'emprisonne les faits, libère les images.
Autant que je peux, je fais un vol d'un regard,
un mot d'un oiseau.
Nous ne changerons la vie que si nous vivons l'échange
Le téléphone arabe et le tam-tam communiquent
avec les métros de l'existence le téléphone arabe et le tam-tam
dans la jungle des villes le désert des consciences
Le téléphone arabe et le tam-tam communiquent
avec nos désirs en vacances les secrets de la lune
le soleil des évidences
Le téléphone arabe et le tam-tam cherchent un écho
à la France le téléphone arabe et le tam-tam et le violon
des errances
Le téléphone arabe et le tam-tam et le violon et le poème
au plein vent de carrefours immenses
MESSAGER CLANDESTIN
As-tu senti la ville au soir son parfum métallique la fraîcheur des étoiles
sur ses joues quand les passants sur toi se referment comme une famille
Il hume la rumeur de ville humaine au fond du bruit
puisque la cité est haute il faut qu'il s'y envole pique des yeux les vitres
tournoie autour du cadavre vertical des jours s'exprime comme la brume
revête un nuage voyageur indique haut indique loin il perd de vue son rêve
il est le lieu de son utopie et l'emporte avec lui partout
rendez-vous au parking au-dessus des carcasses vides de leur vitesse
une piste pour nos rêves parmi les hommes et le fer
la terre est verte il voit si peu d'herbe la terre est bleue il est si loin de la mer
au quarantième étage de sa vie une nuit il décolle Terre chair si tendre à l'intérieur
si froide surface
sa paupière se lève à l'autre bout du pays roule sur les collines plonge à la mer
il se sent tourner avec la terre il avale la mer en recrache la mousse glisse au long
de la nuit provoquant des étoiles contourne la terre pour en refaire l'histoire
pourquoi rêve-t-il si fort pour sortir de son île
il arrache des lueurs à son espace nocturne et veut en faire une lumière sans borne
mais il vit dans l'éclipse tout au plus il invente une trajectoire et lance des étincelles
au heurt des limites par intermittences on voit sa tête lucide
comme la terre tant qu'il tourne il peut espérer un jour et il porte
ses propres lumières
je descendrai l'escalier
de poussière
traverserai la vitre
du moment
puis passerai par un train
ordinaire
sur l'oreiller du passé
m'endormant
et filant tête pleine
doucement
je m'éveillerai
sur la Canebière.
écrit années 1970 - 1980
Ecrit
de 1972 à 1986
entre Ouest et Sud
Dit
à partir de 1975 notamment avec le groupe Machine à Rêve, que j'avais créé avec quatre musiciens; en Trio avec le pianiste Philippe Duchemin et son bassiste Tony Ballester, etc...au Mans: Abbaye de l'Epau, Théâtre Municipal, Palais des Congrès et de la Culture, dans des lycées et Maisons des Jeunes et de la Culture, etc... édité en partie dans "Frère Etrange" et "La Page le Lit la Terre" (saint-germain-des-prés) ainsi que dans la revue "Parole" que j'ai créée et animée de 1979 à 1989 avec en particulier Bernard Gueit
Illustré
par une image d'une traversée poétique de Marseille en autocar