Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
Les palmiers de Nice
sont les découpages
laissés par Matisse
de son plus grand âge Le port c'est populaire
ça reçoit toute sorte
Le fantôme du Casino de monde ça transporte
glisse à la jetée de la plage on respire dans l'air
les joueurs les valseurs y nagent tout le sel du voyage
et Dufy trempe son pinceau on y vole et on nage
dans un imaginaire
Plus haut vers Cimiez
quartier de la Haute un port c'est populaire
de prestigieux hôtes des pêcheurs des plongeurs
de belles bâtisses des coureurs à toute heure
Chagall et Matisse des gens de mer aux sacs
les jazzmen y viennent remplis d'eaux de ressacs
l'été aux Arènes et ceux qu'un flot échoue
sur des quais un peu flous
c'est l'art au sommet un port c'est populaire
des touristes bizarres
que leurs couleurs bigarrent
Le spectacle des Ponchettes des pointus et des yachts
c'est le marché les terrasses bien au-dessus des autres
toutes les couleurs qui passent et mille goélands
et le soleil qui s'y jette étoilent de corps blancs
le matin le plus clair
La chaise bleue Si on lève la tête
est un tremplin au-dessus des bateaux
vers l'azur que on voit le profil haut
l'on voit au loin la chevelure verte
colline recouverte
tendant ses bras du Seigneur du Château
vers l'horizon qui dans la mer se jette
un jour où l'on va faire quelques brasses
embarquera c'est alors que soudain
il revient et enlace
la Lympia dans son bain
A l'écart des Anglais
près de Garibaldi
un port ensoleillé
et Lympia resplendit
LYMPIA LA BELLE De l'autre hauteur du port
Lympia est une belle on voit des mâts qui passent
somnolente au soleil ou qui demeurent sages
dont la vision rappelle ils rythment la surface
la Belle qui s'éveille du ciel le paysage
quand le Prince Charmant comme un tableau d'alors
qui était un poète et lorsqu'ils se déplacent
lui murmurant peut-être en vue de l'horizon
un poème à l'oreille il semblerait qu'ils vont
l'éveilla joliment emporter les maisons
les immeubles d'en face
je me trompe vous dites tous les gens sur le pont
et pourtant je proteste un instant l'illusion
car ce sont les poètes d'embarquer pour Cythère
qui réveillent les Mythes un Paradis sur terre
Serait-on mieux qu'ici
Lympia au port de reine auprès de Lympia qui
pourtant que l'on n'honore sans besoin qu'on se lève
plus assez pas encore accueille notre rêve ?
que l'on regarde à peine peut-être que le port
selon l'humeur et l'âge
elle s'ouvre sincère et l'argent que l'on sort
aux traversées en mer et les coups de mer forts
la Méditerranée vaut mieux que le voyage
mais ce que l'on préfère
ici c'est Promener car cauda la mar
tenti a la terra
quand ses deux bras se tendent ou louange la mer
pour brasser l'horizon mais tiens-toi à la terre
vous autres vous tournez le proverbe niçois
vers les riches maisons est le plus sûr qui soit
les hauteurs de Cimiez
et la neige de Tende Pourtant un vieux pêcheur
sur son petit Pointu
(...) un matin m'a dit tu
embarques pour neuf heures
Un Pointu dans le port
ainsi qu'une mouette
à fleur de l'eau se jette
vers la mer au-dehors
un Pointu sur la mer
au ras de l'eau se glisse
sur la trace d'Ulysse
à la barbe d'Homère
un Pointu dans le temps
se balance immobile
alors que le temps file
mais plus rien ne l'attend
il vit sur l'horizon
pointu de ce qu'est vivre
il oscille comme ivre
tous les heureux le sont
Quand tu es sur un port tu crois
que tu vas partir tout à l'heure
les quais s'ouvrent au voyageur
les goélands t'appellent toi
les bateaux frétillent sur l'eau
et la mer brille de clins d'yeux
pour t'inviter à être heureux
ailleurs où le monde est plus beau
Ecrit
en 2014 - 2015 à Nice
Dit
d'abord au printemps - été 2015
à Nice "Printemps des Poètes" Hôtel Plaza, puis en concerts et promenades poétiques à travers la ville
pour "La Mer parle",
et sur le Port Lympia
pour les Journées du Patrimoine,
en 2016 dans le concert-spectacle
"Promenadeux à Nice"
au Théâtre de la Cité de Nice
avec la contrebassiste
Elisabeth Vanthomme,
diffusé sous forme de livrets à ces occasions
Illustré
par l'une des Promenades poétiques de l'été