Mon entreprise, c'est d'inscrire sur ce site peu à peu toute ma poésie, depuis 1967,
Gorelli.
LA CHANSON DU NAVIGUEUR GRAND VENT DU NOM D'UN POETE
Le poème est un voyage Grand Vent du nom d'un poète
qui embarque le bureau (ou poète au nom de vent)
quand la voile est une page nous voici un jour devant
et puis l'encre c'est de l'eau ton souffle sur nos fenêtres
alors le bois se soulève et la mer devient un fleuve
et s'immerge dans le port qui s'écoule à grand débit
de ce bois est fait mon rêve quand toute chose subit
et la vie vire de bord ton omnipotence à l'oeuvre
salut tous les monuments tous les drapeaux te saluent
enracinés tout autour toutes les barques s'excitent
du quai ce sont les amants tout s'agite tant et plus
veillant la mer par amour notre Maître nous rend visite
et salut toutes les barques le Magistral souverain
qui humez l'air du lointain sur la terre comme au ciel
que pas une ne remarque baisse les fronts plie les reins
mon équipage incertain d'un élan sacrificiel
mon crayon mât dérisoire et s'épure l'atmosphère
et ma coque de parole toutes les nuées s'écartent
montée du fond du hasard laissez passer laissez faire
parmi des rires qui volent le plus ventard des monarques
me voici au vent du port Eole n'était qu'un gosse
pour partir à chaque instant Zéphyr une débutante
et ne pas partir pourtant pour lui dont en vain l'on tente
mais le rêve est un transport rait de limiter la force
salut poète des quais (demandez à Tramontane
d'ici d'ailleurs Louis Brauquier elle qui en certains jours
des gens du peuple salut au long d'allées de platanes
poète Victor Gélu avec lui va faire un tour)
salut toutes les lumières son haleine protectrice
en farandole sur l'eau nous déploie un dôme bleu
la nuit quand chaque bateau et tandis qu'ailleurs il pleut
s'enroule au creux de la mer le soleil là-haut se glisse
et salut tout le soleil mais pour que tous se rappellent
éparpillé par éclats que le gros astre qui luit
le jour quand ici et là n'est pas la star mais c'est lui
chaque bateau se réveille il nous siffle de plus belle
je rencontre l'amoureux un soir le mistral s'essouffle
du large trop à l'étroit à force de courir chute
près du phare il se tient droit on ne craint plus son esbroufe
il a presque l'air heureux l'armée des nuées recrute
"j'en ai marre de la mare la pluie revient au galop
où me crie-t-il on s'enfonce pour les vents comme les hommes
d'ici je scrute le Mare le plus puissant des royaumes
Nostrum j'y vois la réponse" finit par tomber à l'eau
si mon bateau n'est pas CE N'EST PLUS LE VIEUX-PORT IL PLEUT !
ivre autant qu'un autre dont Ce n'est plus le Vieux-Port il pleut !
ici la quille on coupa c'est Saint-Malo c'est la Bretagne
ma tête est à l'abandon c'est pas la mer c'est l'eau qui stagne
le Vieux-Port c'est le ciel tout bleu
dans les senteurs portuaires
de bois de sel de gaz oil et le soleil en plein milieu
qui chargent à ras bord l'air tous les bateaux flottant sur l'eau
de noeuds marins et d'étoiles mais la flotte sur les bateaux
ce n'est plus le Vieux-Port il pleut !
grince la porte du sud
et se déplie le rivage LE TAPIS ETAIT VOLANT
comme le fait une étude Le tapis était volant
au dessin sur une page et par le balcon ouvert
voilà qu'il m'envole vers
et s'entrouvre sur ailleurs le port sur un rythme lent
tandis que glissent les rives
vers des paradis en fleurs Marseille Porte d'Orient
ou des enfers qui dérivent un charme au réel s'unit
me voici appareillant
dès qu'il passe la colline pour les mille et une nuits
le soleil montre la voie
à la proue et clair tu vois le tapis était volant
ce que la mer te destine par-dessus les vergues hautes
les poulies et les palans
des îles lieux d'utopie aériennement je saute
où peut-être recommence
l'Histoire ton existence du plus proche lampadaire
les matins inaccomplis un gabian surgit soudain
gravement me considère
tant de cités maritimes et se présente Aladin
que tu n'auras pas connues
dans les gestes les plus nus le tapis était volant
de leurs rues les plus intimes alors tous mes voeux s'exaucent
j'ouvre de grands yeux de gosse
et tant de peuples du loin sur mon beau nuage blanc
aux façons les plus étranges
dans lesquelles tu te changes et bientôt je me hasarde
pour te faire plus humain aux fenêtres j'aperçois
dans le satin et la soie
bon vent aux jeunes marins l'unique Shéhérazade
qui embrassent la marine
puis que notre terre étreint le tapis était volant
contre sa vaste poitrine alors maintenant je veux
emporté par mon élan
moi je ne suis pas parti réaliser tous vos voeux
vers les vagues horizons
le quai du port c'est petit d'égalité de justice
dans l'espace et les saisons c'est moi qui suis grand vizir
que le fil de la vie tisse
le bureau reste immobile un tapis à vos désirs
c'est un navire à l'amarre
au beau milieu de la ville de bonheur dans un ciel calme
que les feux de nuit chamarrent le coeur le ventre remplis
tandis que berce une palme
je m'imagine en partance toutes vos fleurs en tapis
comme j'invente ma vie
seul le poème a servi TOUS CES MATS QUI SE LEVENT
de cap à mon existence
Tous ces mâts qui se lèvent
LE GRAND THEATRE DU VIEUX-PORT sont des proues vers le ciel
prêts pour l'universelle
Venez voir aux premières loges navigation du rêve
le grand théâtre du Vieux-Port
la grande actrice vêt la toge tous ces mâts raient l'espace
bleue et s'avance jusqu'au bord tels les fuseaux horaires
sur une carte où passe
sur les gradins de la colline ta voile imaginaire
mille maisons lèvent les yeux
et se dressent à qui mieux mieux ce sont mâts où s'enchaîne
pour voir héros et héroïnes notre Ulysse intérieur
pour qu'aucune sirène
et d'abord le choeur des voiliers ne nous appelle ailleurs
qui soutient l'action quotidienne
de ceux qui vont de ceux qui viennent qu'y a-t-il de plus sage
selon le sens des vents ailés que ces mâts qui remuent
à peine et dans les nues
puis le million de figurants montrent des paysages ?
qui par le geste et par l'oral
deviennent l'acteur principal
une seule scène durant
là dans chacun des petits bars Nouvelle Adresse: le Port, 2010
qui sur le quai sont accostés
l'intrigue rebondit et part
vers le petit bar d'à côté
et les gabians jouent les Deus
ex machina de cette histoire
en survolant sur les trottoirs
toutes nos coutumes et us
venez voir messieurs et mesdames
le Théâtre Antique du Port
de la comédie et du drame
il en est plein jusqu'au ras bord
.../...
Ecrit
en 2009
Dit
à partir de 2010 lors de séances au Vieux-Port dans des brasseries, sur le bateau Le Marseillois, en Ferry-Boat etc...
édité en 2010 (la petite édition)
Illustré
par la couverture du livre